Le 23 juin dernier, je m’envolais pour l’Indonésie pour un séjour de trois semaines à Ubud (Bali), un des berceaux du Yoga dans cette partie du monde. Au programme: cinq jours de vacances, suivis d’une formation de “Yoga Therapeutics”, fusion entre Hatha Yoga et Médecine Traditionnelle Chinoise, et plus particulièrement le système des cinq éléments et ses méridiens.
Le 24, je m’installe dans ma bulle, le Yoga Barn. Endroit magique où les Yogis de tous horizons et de toutes les nationalités se côtoient joyeusement. Les cours de Yoga s’enchaînent de 7 à 21h dans 8 studios. On y boit de l’eau de coco fraîche, on y mange bio, frais et sain. Un véritable paradis yogique.
Le temps de retrouver mes marques (je connais l’endroit), de m’acclimater à nouveau à l’environnement tropical de l’hémisphère sud, de me délecter d’être élève à nouveau (que c’est bon!), de pratiquer une détox “jus” de trois jours, et la formation débute déjà.
Levée à 5h30. A 6h15, choix d’une noix de coco. Son eau m’assure parfaite hydratation et apport des minéraux nécessaires (bye les crampes). A 6h30, j’installe mon tapis. De 7 à 9h, cours pratique de Yoga Therapeutics. Le programme se déroule sur toute la journée jusqu’à 19h. Retour dans ma chambre à 19h30. Je révise mes notes jusque vers 23h.
Les journées passent vite. Très vite. L’intensité est telle qu’au bout de trois jours, j’ai des courbatures. Je ne suis pas la seule. Tous les stagiaires sont courbaturés. Cela me rassure… Beaucoup d’entre eux sont plus jeunes – ahahah.
Notre formatrice Tina, nous guide dans les postures. “Bord interne du pied fermement ancré dans le sol, inspir à partir du gros orteil tout le long interne de la jambe jusque dans le bassin. Expir dans le hara”. “Fermez les yeux, sentez”. Toute l’attention et la concentration sont en alerte, entièrement présentes à la respiration. ‘La douleur est mentale’ nous dit-elle.
“Oui. MAIS….” répond mon mental.
* * *
Les formations de ce type, avant tout réservées à des professeurs de Yoga ou à des pratiquants très assidus, requièrent une préparation en amont à laquelle nous avons été invités par les formateurs. Logiquement, nous sommes prêts.
Sauf que. Préparée, je suis. Mais courbatures, j’ai.
* * *
Alors que je me raccroche désespérément à ma respiration, mon mental (inférieur) blablate (du verbe blablater). Très bavard, il me raconte ses “je ne peux pas”, “c’est dur”, “vraiment trop dur”, “j’ai mal”, “impossible”, “mais qu’est ce que je fais là”, “ce n’est pas pour moi”, “tout ceci n’est plus de mon âge”, “je vais m’écrouler”, “je vais me blesser”, “je ne sens rien du tout, sauf mes courbatures”. Partisan du moindre effort, il se plaint, se complaît dans la négativité et idéalise les croyances erronées. Les pensées défilent. A la vitesse de la lumière, je me vois au bord de l’apoplexie, ou obligée – devant mes pairs – de sauter les escaliers très nombreux du Yoga Barn car mes quadriceps, fessiers, mollets sont en feu. Pire, je me vois un tendon arraché, à l’hôpital, aux urgences. En Indonésie. Immobilisée pendant des semaines. Comment vais-je joindre l’assurance de ma CB? Le volcan Adung crache du feu en ce moment. C’est certain, l’aéroport sera fermé à mon départ.
Au milieu de ce chaos mental, je me souviens que je respire. Je respire. Je me recentre sur ma respiration. Le blabla mental s’atténue. Bientôt, je ne l’entends plus. A nouveau dans mon corps, toutes mes cellules respirent. L’inconfort devient alors confortable. Les brûlures musculaires disparaissent. Les postures s’enchaînent. Bientôt c’est la fin du cours. Etalée dans Savasana (posture de relaxation). Le mental complètement apaisé, le bien-être est total.
C’est sans doute cela le bonheur.
* * *
Pendant les cours de Yoga, nous apprenons ou ré-apprenons à respirer et nous nous entraînons à être présent à cette respiration. Elle nous permet de revenir encore et encore à notre corps et à tous ses ressentis. Sans forcer quoi que ce soit, cette pratique ancestrale, naturelle, simple, sans coût, nous aide à ne pas nous perdre dans le chaos mental quotidien et les tempêtes de la vie.
Très facilement. Très simplement.
A très bientôt sur le tapis.
De YogiAnne à YogiVous,
Génial. J’ai adoré l’article. C’est tellement vrai toutes les pensées qui s’enchainent pour découvrir qu’il nous faut juste respirer, facile à dire mais pas toujours facile à garder à l’esprit. Merci.